Katamariff est un mot-valise formé par haplologie de « katamari » et « riff ». Katamari vient du japonais 塊 (かたまり, katamari), agrégat ; de la racine continue du verbe 固まる (かたまり, katamaru), durcir ; forme verbale de l’adjectif 固い (かたい, katai), dur ; du proto-altaïque /ka̠ta̠/ (kata), bruit des roches s’entrechoquant. Riff vient quant à lui de l’anglais riff, mélodie instrumentale répétée ; apocope de riffle, succession de petites vagues ; de ruffle, agitation ; du moyen-anglais ruffelen du même sens ; du vieux norrois hrufla, gratter. On en vient là au sens premier du mot Katamariff : des roches s’entrechoquant, formant des étincelles, liées au fait de gratter. Cette combinaison renvoie aux allumettes, grattées pour produire du feu, et donnant leur nom à la rubrique « allumette », origine même et raison d’être de l’émission car lui ayant donné son nom.
C’est là que beaucoup d’analyses conduites par des radiophiles amateurs de bas étage s’arrêtent, convaincues d’avoir percé à jour le vernis de secret entourant la genèse de l’émission, et cela est bien dommage, car, tout comme les allumettes sus-citées, celui-ci a à peine été gratté.
Le lecteur attentif et perspicace aura en effet noté que l’association des roches entrechoquées aux étincelles est, au mieux, douteuse ; au pire, criminelle. Ce raccourci facile élude l’essence même du sens des termes utilisés : tout comme l’étymologie de riff suivait une parenté anglo-germanique, les roches sont à rapprocher de l’anglais rock et du genre musical associé. La descendance de ruffelen du vieux norrois hrufla est également sujet à controverse, certains linguistes jugeant plus sage de faire descendre ce terme de ruff, ébouriffer ; venant lui-même de rough, rogh, roȝe, row, rou, ru, ruȝ, ruh, rūg, rūh and much more. On en vient donc à une combinaison bien connue des auditeurs fidèles : « rock and much more ». Le slogan même de Riff, la radio, est issu de Katamariff, l’émission, ce qui démontre bien sa place centrale dans la programmation radiophonique et justifie sa diffusion à une heure de grande écoute.
Mais peut-on vraiment s’en tenir là ? La partition de Katamariff en « katamari » et « riff » est-elle la seule envisageable ? Non ! Les linguistes les plus dévoués parmi vous auront bien évidemment noté la partition « K » et « Amariff ». Ce dernier renvoie à
A. M. Ariff, politicien indien d’Alappuzha de l’Assemblée Législative de Kerala, Kerala Legislative Assembly. Cette assemblée est dite « Niyamasabha », Conseil de Loi, ce qui donne Kerala Legislative Niyamasabha ou KLN, qui par haplologie du K précédent nous donne le vainqueur du concours de ce soir : KLN, Kelein.
(Le but c’est d’avoir tort, hein ?)